fragilités de l'estran

fragilités de l'estran

La zone côtière, transition entre la terre et la mer, exige une approche globale tellement les activités qui s’y développent s’imbriquent entre elles. Il s’agit de bien comprendre les transformations pour imaginer collectivement des modes de gestion durable à privilégier.

Si on se réfère aux différentes orientations concernant la mer et le littoral, tant au niveau européen (Directive-cadre stratégie et le Plan d’Action pour le milieu marin) que national (Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral 2017), régional (Charte des espaces côtiers bretons ou prochaine Agence Bretonne pour la Biodiversité 2019) que local (GIZC Pays Trégor Goëlo 2013/ le Schéma de Mise en Valeur de la Mer du Trégor Goëlo 2017/Natura 2000 DOCOB 2014), on retrouve toujours les mêmes orientations : développer des territoires maritimes et littoraux durables et résilients, évaluer l’état écologique, et mobiliser et mettre en synergie les acteurs en privilégiant les actions d’information, de sensibilisation et d’éducation.

C'est dans cette logique que s'inscrit le projet de la baie de Paimpol. Ce site cumule plusieurs pressions anthropiques qui justifient une attention particulière. Les fonds sont vaseux et constitués essentiellement d’herbiers de zostères et de champs de blocs. On y trouve juxtaposés des parcs à huîtres, des zones de mouillages, des secteurs reconnus de pêche à pieds, et de la pêche loisirs. Ces activités multiples cohabitent avec bien sûr parfois quelques conflits d’usage ... Il est fréquent de voir s’opposer les intérêts environnementaux aux intérêts économiques, ou les activités de loisirs aux activités professionnelles. Les usagers de l’estran se croisent mais ne se connaissent pas. Au fil du temps, la population change, les habitudes aussi ; les plus anciens ont vu se modifier les paysages de la baie.

Le choix du site : ses caractéristiques
1. Ostréiculture
Dans la baie de Paimpol, on trouve plus de 900 ha exploités par environ 220 concessionnaires. Il s’agit essentiellement d’un centre de grossissement de naissains originaires d’Arcachon, de Charente Maritime ou de Vendée. L’exploitation se fait par tracteurs, remorques et barges. En 2010 a été créé à Port Lazo un parc ostréicole pédagogique « Park an Istr » qui attire de nombreux visiteurs.

2. Ports de mouillages
Aujourd'hui ils rassemblent essentiellement des petits bateaux de plaisance. On trouve 180 mouillages à Port Lazo et 70 à Boulgueff gérés par la commune de Plouézec (chiffres Mairie de Plouézec). Sur Paimpol on comptabilise 55 mouillages à Poulafret géré par la mairie de Paimpol (chiffres "liste des mouillages - cotes-darmor.gouv.fr). Les mouillages autorisés gérés par la commune de Ploubazlanec sont au nombre de 208 pour l'anse de Launay (chiffres Mairie de Ploubazlanec) et de 101 pour Pors Even/Toull Broc'h (qui eux sont gérés par la DDTM- chiffres DDTM). Il y a

Fiche projet - Edition le : 26/08/2019

également un nombre conséquent de mouillages non autorisés : environ 25% pour le seul secteur de Pors Even en 2018.
Seuls 3 mouillages professionnels sont déclarés sur le secteur. Tous trois à Pors Even.
Un projet de ZMEL (Zone de mouillages et d'équipement léger)est en réflexion sur la commune de Ploubazlanec.

Le port départemental de Paimpol peut quant à lui accueillir 330 navires dans ses bassins à flot.

3. Pêche de loisirs
Cette pêche s’effectue près de la côte intégrant les plateaux rocheux. En saison, les casiers à homards ou araignées sont très nombreux dans la zone.

4. Pêche à pieds
Aux grandes marées, cette zone découvre et attire de nombreux pêcheurs à pieds. Malgré les campagnes de sensibilisation et de contrôle, force est de constater que les règles de pêche ne sont pas toujours bien respectées.

Une surveillance existe notamment pour l’activité ostréicole, le respect des règles de pêche à pieds, ou le trait de côte. Il existe également sur le site une structure associative Istr.Com qui participe à la promotion et à l’animation autour de l’huître de la Baie de Paimpol. Son conseil d’administration intègre des professionnels de l’ostréiculture locale. Contrairement à d’autres secteurs, on ne trouve pas sur le site l‘intervention d’observatoires déjà actifs. En fait, on ne possède qu’une connaissance très limitée de la biodiversité, notamment des communautés de poissons et céphalopodes de ces milieux ultra côtiers. Les conséquences de l’évolution des pressions humaines sur la qualité, l’abondance des ressources et le fonctionnement de cet écosystème côtier sont encore mal connus.